C’est à Londres, en 1943, que la route de Raymond Aron croise pour la première fois celle de la famille Calmann-Lévy. Aron mène alors, dans les colonnes de la revue La France libre, le combat pour la liberté de l’esprit contre la barbarie nazie. Dans les années qui suivent la Libération, alors que s’installe la tension de la guerre froide, la pensée antitotalitaire ne dispose guère de lieu pour se faire entendre ; ni dans la presse ni à l’université, encore moins dans le monde des revues. Aussi, dès 1947, la maison Calmann-Lévy ouvre ses portes à Raymond Aron et son projet de créer une collection destinée à accueillir les auteurs engagés dans le combat pour les libertés. Cette association de l’intellectuel et de l’éditeur permet ainsi au lecteur français de découvrir des auteurs tels que Arthur Koestler, Hannah Arendt ou Karl Popper, parmi bien d’autres. Mais c’est d’abord comme auteur lui-même qu’Aron tisse un lien durable avec Calmann-Lévy. La maison devient bientôt un de ses principaux éditeurs et publie près d’une dizaine de ses oeuvres. Cette collaboration est non seulement remarquable par le nombre de livres publiés, mais surtout par l’importance de ceux-ci dans l’oeuvre du philosophe. Ainsi le catalogue de Calmann-Lévy peut-il s’enorgueillir de compter parmi ses titres : L’Opium des intellectuels (1955), Paix et guerre entre les nations (1962), Essai sur les libertés (1965) ou Les Désillusions du progrès (1969).
Aujourd’hui, en accord avec Dominique Schnapper, sa fille, Calmann-Lévy crée la « Bibliothèque Raymond Aron ». Rejoignent notre catalogue des ouvrages importants qui étaient publiés par les éditions de Fallois tels que : Le Spectateur engagé (1981), les Essais sur la condition juive moderne (1989), Le Marxisme de Marx (2002), et les recueils d’articles qu’Aron a publiés dans les différents journaux auxquels il a collaboré (Combat, Le Figaro, L’Express), ou dans les revues qu’il a dirigées (Preuves, Contrepoint, Commentaire).