Jacques Marchand est un personnage incontournable de l’histoire du sport cycliste et du journalisme de sport. Fondateur du Tour de l’Avenir, l’antichambre du Tour de France, mais surtout rédacteur en chef et responsable des pages cyclisme à L’Equipe pendant de longues années, son livre est un véritable cri du cœur qui évoque la fin proche du sport cycliste et plus particulièrement de son joyau qu’est le Tour de France. Avec les mots d’un homme posé mais en colère, il dresse le constat d’un sport à la dérive dont la fin serait toute proche. Véritable pamphlet, la légitimité de l’auteur donne à ce livre une force supplémentaire. Tout commence comme une histoire d’amour entre la presse écrite et la « petite reine ». Pour les besoins de leurs publications des hommes comme Pierre Giffard, fondateur du journal Le Vélo, ou Henri Desgrange avec son L’Auto-Vélo décident de créer des courses cyclistes (Paris-Brest-Paris et le Tour de France), et ainsi de profiter de l’exclusivité de l’événement pour « doper » leurs ventes. Si le cas est courant aujourd’hui, ces hommes font figure de pionniers dans les années 1900. Bien des années plus tard, la nuit de noces entre la presse écrite et le sport cycliste fait place à des périodes orageuses avec l’arrivée du média télé qui bouleverse définitivement l’équilibre du couple. Dès lors, la « petite reine » se donne à un autre et brouille définitivement ses liens originels avec la presse écrite. C’est sous la forme de cette histoire d’amour tumultueuse que Jacques Marchand dénoue les fils de l’histoire d’un couple qui vit « presque » aujourd’hui contre nature.