« Cela faisait une quinzaine de jours que les VTTistes tournaient dans le village. Ils avaient tout sillonné, tout monté, et Dieu sait que ça grimpe à Tarnac. Cette nuit de juillet 2008, les cyclistes avaient roulé jusqu’à la ferme du Goutailloux. Le temps était frais, idéal pour une sortie nocturne. Au second virage, à moins que ce ne soit le troisième, il faisait nuit, plus personne ne sait avec exactitude, les cyclistes se sont arrêtés et ont commencé à creuser la terre pour y colmater une vieille souche d’un conifère quelconque. À cette heure-ci, la montagne dort, hormis les biches qui profitent du calme pour se promener, et les cyclistes s’affairaient sans bruit. L’avantage de choisir une courbe, c’est d’être assuré que les voitures vont ralentir. Et pour l’appareil photographique que les agents de la direction centrale du Renseignement intérieur (DCRI) étaient en train d’installer dans le tronc d’arbre mort, cet atout est précieux. Pendant des semaines, l’appareil allait mitrailler automatiquement toutes les plaques minéralogiques de passage. Et quelques sauts de biches, aussi. Ensuite, on n’a plus jamais revu les cyclistes. Ils sont rentrés chez eux, en région parisienne, leur vélo dans le coffre.
L’agent de la DCRI me sourit :
– Le plus pénible, c’était d’aller relever les bandes et recharger les batteries des caméras. À chaque fois, ça multipliait les risques de se faire gauler. »
L’agent de la DCRI me sourit :
– Le plus pénible, c’était d’aller relever les bandes et recharger les batteries des caméras. À chaque fois, ça multipliait les risques de se faire gauler. »
UNE CONTRE-ENQUÊTE AU COEUR D’UNE AFFAIRE D’ÉTAT.
Sur l’affaire de Tarnac – du nom du village où furent arrêtés Julien Coupat et ses proches, suspectés de sabotages de lignes TGV en novembre 2008 –, un récit à la première personne, subtil et documenté.
Plus d'infos sur le site: https://magasin-general.fr/
A reçu le 04.10.2012 le Prix des Assises