Trente-six ans de dérive chronique et aujourd’hui un déficit qui se finance par l’emprunt. Bientôt 2 000 milliards d’euros de dette, auxquels il faut ajouter les 1 000 milliards de retraite garantis par l’État. Les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, se sont montrés timorés, à la limite du fatalisme, face à l’épreuve de vérité, dans le discours comme dans l’action.
Les conventions de langage, bannissant les mots « rigueur » et « hausse des impôts », chérissant les tabous de la République, reflètent déni de réalité et tyrannie du calendrier électoral.
Ni les coups de « rabot », ni une réforme a minima des retraites, ne peuvent enrayer l’engrenage du surendettement. Le Trésor public emprunte 800 millions d’euros par jour pour financer les dépenses courantes et rembourser la dette, à l’instar d’un ménage pris au piège d’un crédit revolving. Et comme nos créanciers sont désormais majoritairement des investisseurs étrangers, la France met en péril son indépendance et sa souveraineté.
Cela ne peut plus durer, affirme Jean Arthuis, avec la conviction d’un homme qui plaide depuis des années pour une plus grande rigueur budgétaire. Il nous présente ici un plan de redressement des finances publiques audacieux, juste, structurel, à effet rapide… et radical ! Un remède de cheval, diront certains. Mais a-t-on vraiment le choix ? Que peuvent proposer les futurs candidats à l’élection présidentielle de 2012, quelle que soit leur couleur politique, si ce n’est de la sueur et des larmes ? Alors autant nous administrer à nous-mêmes la potion amère, à condition qu’elle soit équitablement répartie entre tous les Français, plutôt que de subir l’humiliation d’un diktat du FMI ou de nos créanciers. C’est le prix de la confiance retrouvée en l’avenir.