Le roman de Friedrich Gorenstein s'ouvre et se referme sur une citation tirée des carnets de Scriabine : " La pierre à bâtir et le rêve sont faits de la même substance et tous deux pareillement réels " Entre les deux, l'auteur nous conte la vie du célèbre compositeur russe qui incarnait la volonté désespérée de transformer le monde par la puissance de l'art avant que la révolution bolchevique n'étouffe pour longtemps le désir du créateur de s'affirmer.
Scriabine, petit Mozart russe, compose à dix ans un opéra, proclame son génie et annonce un nouvel évangile : l'art total, une synthèse de musique, de philosophie et de religion.
Certains décrient l'arrogance et la dégénérescence du " petit moustachu au nez retroussé et au menton nettement séparé en deux " qui produit un peu partout en Europe et même en Amérique ses compositions " morbides et de perversion ", avide des applaudissements du monde.
D'autres saluent la singularité de son art, éprouvent avec frissons " les baisers qu'il donne aux sons ", les vibrations inouïes qu'il fait éclore d'harmonies nouvelles.
Friedrich Gorenstein, écrivain russe contemporain au souffle géant, puissant, robuste, immense comme ses livres, et Alexandre Scriabine, compositeur russe mort en 1915, de nature nerveuse, irritable, fragile, à l'oeuvre inachevée, témoignent, chacun à sa façon, du principe volontaire de toute véritable création et de l'impérissable substance des rêves.
Friedrich Gorenstein est né en 1932 à Kiev, en Ukraine, il publie sa première nouvelle en 1964, La Maison à tourelles, qui sera alors sa seule publication en U.R.S.S. De 1966 à 1979, il écrit en particulier L'Hiver de 1953, Degrés, Le Rachat, La Place, Psaume
En 1979, il se réfugie à Berlin, où il vit aujourd'hui.
Traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard
Scriabine, petit Mozart russe, compose à dix ans un opéra, proclame son génie et annonce un nouvel évangile : l'art total, une synthèse de musique, de philosophie et de religion.
Certains décrient l'arrogance et la dégénérescence du " petit moustachu au nez retroussé et au menton nettement séparé en deux " qui produit un peu partout en Europe et même en Amérique ses compositions " morbides et de perversion ", avide des applaudissements du monde.
D'autres saluent la singularité de son art, éprouvent avec frissons " les baisers qu'il donne aux sons ", les vibrations inouïes qu'il fait éclore d'harmonies nouvelles.
Friedrich Gorenstein, écrivain russe contemporain au souffle géant, puissant, robuste, immense comme ses livres, et Alexandre Scriabine, compositeur russe mort en 1915, de nature nerveuse, irritable, fragile, à l'oeuvre inachevée, témoignent, chacun à sa façon, du principe volontaire de toute véritable création et de l'impérissable substance des rêves.
Friedrich Gorenstein est né en 1932 à Kiev, en Ukraine, il publie sa première nouvelle en 1964, La Maison à tourelles, qui sera alors sa seule publication en U.R.S.S. De 1966 à 1979, il écrit en particulier L'Hiver de 1953, Degrés, Le Rachat, La Place, Psaume
En 1979, il se réfugie à Berlin, où il vit aujourd'hui.
Traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard