On connaissait Donna Leon en Simenon vénitien, en auteur des enquêtes du commissaire Brunetti, mais pas en Américaine à Venise ni en essayiste engagée. D'une écriture caustique, elle traite de la musique, de l'homme, de l'animal, de l'Amérique, des livres et de son lieu de résidence depuis vingt-cinq ans, sans complaisance aucune. Jamais elle ne sombre dans le cliché de carte postale : en Italie la dolce vita côtoie la mafia. Elle dépeint sa vie avant Venise ou ses voyages à travers le monde avec le même ton drolatique, la même acuité de regard. Ce recueil d'articles, écrits de 1972 à nos jours, nous révèle une femme telle qu'on la pressent à la lecture de ses romans policiers - une dure à cuire avec un sacré sens de l'humour -, au travers de ses variations sur la bureaucratie à l'italienne, la liberté à l'opéra, les bus saoudiens, les groupies de Lady Diana, les bons plans pour écrire un polar, le mâle italien, « ce macho de jour qui rentre le soir aider à faire la vaisselle », le dimanche matin des taupes, le New-Yorkais convenable, marié, homosexuel ou les deux, les funérailles de sa mère, la meilleure façon de tuer?