Dire une guerre aussi controversée que celle du Vietnam n’est pas aisé : à s’en tenir aux « faits », on risque de tomber dans la répétition infi nie de scènes de batailles ou de corvées. Quant à faire de ce qui se résume à tuer l’ennemi un récit héroïque, c’est aplatir la réalité sous le grandiose.
Et la réalité de la Compagnie Bravo dirigée par le jeune lieutenant Mellas n’a rien d’excitant. Prendre la colline de Matterhorn et la fortifier pour résister à l’armée nord-vietnamienne, puis devoir l’abandonner pour exécuter une autre tâche, sans munitions et nourriture suffisantes, et devoir la réinvestir ensuite, telle est l’aventure absurde narrée dans ce roman que la critique américaine unanime met sur le même plan que Les Nus et les Morts, À l’Ouest, rien de nouveau et Catch-22.
Ce que vivent ces « gamins » noirs et blancs pour la première fois intégrés dans le même corps des marines est tout à la fois terrifiant, héroïque, cruel, vain, tendre, ridicule, absurde, désespérant et sublime. Qu’ils marchent dans une jungle infestée de tigres et de sangsues, s’enfoncent dans leurs trous de combat boueux ou, pris de racisme ou de folie meurtrière, commettent l’irréparable, ils fascinent le lecteur tant la rigueur du récit est sans faille.
« Chapitre après chapitre, bataille après bataille, Marlantes pousse le lecteur dans ce qui est peut-être le roman le plus profond et dévastateur à être jamais sorti sur la guerre du Vietnam. C’est moins un livre qu’un déploiement, et l’on n’en sort pas indemne. »
The New York Times
« Roman le plus sensationnel de l’année, Retour à Matterhorn de Karl Marlantes dit le combat de toute une vie contre les démons du souvenir, de la conscience et du deuil. Exceptionnel. »
The Observer