Raymond Aron ne pouvait manquer de s’intéresser à Machiavel. Qu’il ait laissé une étude originale sur la pensée politique du secrétaire florentin est moins banal. Dans cette étude inédite, il dessine les fondements pessimistes d’une certaine philosophie politique européenne, sensible aussi au XIXe et au XXe siècles chez Nietzsche, puis Pareto ; il souligne la responsabilité de Machiavel dans « la prise de conscience » des moyens machiavéliques ; mais sa véritable originalité est de révéler le rôle essentiel, central, de la politique extérieure dans la conception machiavélienne de l’État, conduisant à une « politique de puissance ».
Ces inédits de 1938-1940 sont aussi l’une des toutes premières études françaises sur le phénomène totalitaire compris historiquement et sociologiquemen1 comme ensemble : suite de sa réflexion sur Machiavel et Pareto qui anticipe la perspective de Hannah Arendt et ses propres réflexions des années 50-60, notamment dans Démocratie et totalitarisme.
Ces inédits de 1938-1940 sont aussi l’une des toutes premières études françaises sur le phénomène totalitaire compris historiquement et sociologiquemen1 comme ensemble : suite de sa réflexion sur Machiavel et Pareto qui anticipe la perspective de Hannah Arendt et ses propres réflexions des années 50-60, notamment dans Démocratie et totalitarisme.