"Lorsque j'ai su que vous étiez nommé ministre de l'Education nationale, j'étais plutôt confiant: il me semblait que nous partagions une même foi en l'école et en ses professeurs. J'avais même pour vous, je peux bien le reconnaître, estime et considération: vous me paraissiez modéré, intelligent, cultivé, fin connaisseur du ministère, toutes qualités nécessaires pour servir la cause de l'éducation avec honnêteté et ambition [...]. Cinq mois plus tard, coup de théâtre: sans la moindre consultation, vous décidez d'anéantir ce que vous aviez encensé. Les programmes que vous portiez hier aux nues sont soudainement voués aux gémonies [...]. Comble de l'imposture: vous proclamez un retour aux apprentissages fondamentaux, tout en organisant leur affaissement.
"Un maître mot résume votre plan: paupérisation. Cette école au rabais, vous la fondez sur trois principes: la réduction du temps réservé au service public de l'école, l'appauvrissement des programmes et des contenus, l'asphyxie des moyens. Trois principes camouflés sous vos annonces martiales d'un retour aux sources, qu'en réalité vous asséchez.... C'est aux parents et à leurs enfants que je pense, aux professeurs, à tous ceux qui, abusés par vos manipulations, sont en plein désarroi. Ma volonté est de les aider à comprendre les réalités de la régression en cours et de rétablir la vérité."