La valse inachevée
Elle avait trente-six ans, lui vingt-six, dix de moins. Ils s'étaient rencontrés au Bal de la Redoute, à Vienne. Elle portait un domino et un loup noir. Lui, rien de particulier. Elle était Impératrice, lui, rédacteur de la Cour au ministère des Affaires étrangères. D'elle, il ne sut jamais qui elle était.
Jamais ? Si.
Ils s'étaient rencontrés en 1874. Soixante ans plus tard, en 1934, il avait quatre-vingt-six ans lorsqu'enfin il sut la vérité. Soixante ans d'un amour qui n'avait pas eu lieu et qui avait duré toute une vie.
Sans rien d'autre que trois valses, des lettres et un poème. Il l'avait embrassée, rien de plus. Elle s'était enfuie. Soixante années de mystère et de vie quotidienne, traversées par le capitalisme triomphant et la première guerre de Bosnie. La syphilis infeste Vienne, les réfugiés sont partout, les scandales éclatent, les suicides se multiplientà Et pendant tout ce temps, Elisabeth d'Autriche écrit à Franz Taschnik, rédacteur de la Cour au ministère des Affaires étrangères.
Derrière l'Europe des Habsbourg, les guerres des Balkans et la Vienne des Strauss, sur fond d'épidémie aux résonances contemporaines, par-delà le mythe qui entoure la figure magique d'Elisabeth, La Valse inachevée, inspirée d'un épisode authentique de la vie de Sissi, exprime magnifiquement, après La Senora et Pour l'amour de l'Inde, le bonheur douloureux des amours interdites.
Catherine Clément, philosophe et écrivain, vit à Vienne depuis 1991.
Elle avait trente-six ans, lui vingt-six, dix de moins. Ils s'étaient rencontrés au Bal de la Redoute, à Vienne. Elle portait un domino et un loup noir. Lui, rien de particulier. Elle était Impératrice, lui, rédacteur de la Cour au ministère des Affaires étrangères. D'elle, il ne sut jamais qui elle était.
Jamais ? Si.
Ils s'étaient rencontrés en 1874. Soixante ans plus tard, en 1934, il avait quatre-vingt-six ans lorsqu'enfin il sut la vérité. Soixante ans d'un amour qui n'avait pas eu lieu et qui avait duré toute une vie.
Sans rien d'autre que trois valses, des lettres et un poème. Il l'avait embrassée, rien de plus. Elle s'était enfuie. Soixante années de mystère et de vie quotidienne, traversées par le capitalisme triomphant et la première guerre de Bosnie. La syphilis infeste Vienne, les réfugiés sont partout, les scandales éclatent, les suicides se multiplientà Et pendant tout ce temps, Elisabeth d'Autriche écrit à Franz Taschnik, rédacteur de la Cour au ministère des Affaires étrangères.
Derrière l'Europe des Habsbourg, les guerres des Balkans et la Vienne des Strauss, sur fond d'épidémie aux résonances contemporaines, par-delà le mythe qui entoure la figure magique d'Elisabeth, La Valse inachevée, inspirée d'un épisode authentique de la vie de Sissi, exprime magnifiquement, après La Senora et Pour l'amour de l'Inde, le bonheur douloureux des amours interdites.
Catherine Clément, philosophe et écrivain, vit à Vienne depuis 1991.