Publié en 1893, un an avant le début de l'affaire Dreyfus, le livre d'Anatole Leroy-Beaulieu est l'une des très rares réponses catholiques et libérales à la France juive, de Drumont. Témoin lucide de son époque, Leroy-Beaulieu perçoit le mélange de tradition et de modernisme qui fait la force de l'antisémitisme tel qu'il s'exprime alors en France : « C'est à la fois une question religieuse, une question nationale, une question économique ou sociale. »
Cet antisémitisme, il le refuse : le Juif n'est ni l'incarnation redoutable de l'esprit moderne, ni l'agent de dissolution de la « société chrétienne ». La théorie des races entretient entre les domaines linguistique, culturel et biologique une dangereuse confusion. Ce catholique voit bien que l'antisémitisme débouche sur le paganisme et l'idolâtrie : le nazisme le confirmera. Après l'affaire Dreyfus, ce libéral reprochera vivement au clergé et aux catholiques leur silence, voire leur compromission avec l'antisémitisme. On retrouvera aussi de débat.
Cet antisémitisme, il le refuse : le Juif n'est ni l'incarnation redoutable de l'esprit moderne, ni l'agent de dissolution de la « société chrétienne ». La théorie des races entretient entre les domaines linguistique, culturel et biologique une dangereuse confusion. Ce catholique voit bien que l'antisémitisme débouche sur le paganisme et l'idolâtrie : le nazisme le confirmera. Après l'affaire Dreyfus, ce libéral reprochera vivement au clergé et aux catholiques leur silence, voire leur compromission avec l'antisémitisme. On retrouvera aussi de débat.