Ce livre, issu de conférences à l’Université de Harvard en octobre 1957, est une tentative pour faire comprendre à des étrangers la situation diplomatique, politique et économique de la France à la fin de la IVe République et au seuil de la Ve.
Comment fonctionnait le système, c’est-à-dire le parlementarisme anarchique d’hier ? Quels progrès avaient été accomplis par l’économie en dépit de l’inflation et du déficit de la balance des comptes ? Pourquoi la dissolution de l’Empire français, à tant d’égards comparable à celle de l’Empire britannique, a-t-elle été marquée par deux grandes guerres, celle d’Indochine et celle d’Algérie, qui ont finalement emporté la IVe République et amené, avec le retour du général de Gaulle, l’instauration d’un régime sas précédent dans l’histoire de France ? La Ve République respecte les formes constitutionnelles de la démocratie, mais concentre la réalité du pouvoir dans les mains d’un seul homme élu pour sept ans.
Je n’ai pas dissimulé mes propres opinions mais j’ai cherché à ne pas être partisan. Les récentes vicissitudes de la politique française m’ont rappelé une formule d’Alexis de Tocqueville qui date d’un siècle à peu près : « Un peuple tellement inaltérable dans ses principaux instincts qu’on le reconnaît encore dans des portraits qui ont été faits de lui il y a deux ou trois mille ans, et, en même temps, tellement mobile dans ses passions journalières et dans ses goûts qu’il finit par se devenir un spectacle inattendu à lui-même et demeure aussi surpris que les étrangers à la vue de ce qu’il vient de faire. »
Vainqueurs et vaincus d’aujourd’hui y trouveront un commentaire de leur bonne ou de leur mauvaise fortune, une leçon, pour les uns de modestie, pour les autres d’espoir.
Comment fonctionnait le système, c’est-à-dire le parlementarisme anarchique d’hier ? Quels progrès avaient été accomplis par l’économie en dépit de l’inflation et du déficit de la balance des comptes ? Pourquoi la dissolution de l’Empire français, à tant d’égards comparable à celle de l’Empire britannique, a-t-elle été marquée par deux grandes guerres, celle d’Indochine et celle d’Algérie, qui ont finalement emporté la IVe République et amené, avec le retour du général de Gaulle, l’instauration d’un régime sas précédent dans l’histoire de France ? La Ve République respecte les formes constitutionnelles de la démocratie, mais concentre la réalité du pouvoir dans les mains d’un seul homme élu pour sept ans.
Je n’ai pas dissimulé mes propres opinions mais j’ai cherché à ne pas être partisan. Les récentes vicissitudes de la politique française m’ont rappelé une formule d’Alexis de Tocqueville qui date d’un siècle à peu près : « Un peuple tellement inaltérable dans ses principaux instincts qu’on le reconnaît encore dans des portraits qui ont été faits de lui il y a deux ou trois mille ans, et, en même temps, tellement mobile dans ses passions journalières et dans ses goûts qu’il finit par se devenir un spectacle inattendu à lui-même et demeure aussi surpris que les étrangers à la vue de ce qu’il vient de faire. »
Vainqueurs et vaincus d’aujourd’hui y trouveront un commentaire de leur bonne ou de leur mauvaise fortune, une leçon, pour les uns de modestie, pour les autres d’espoir.