PETITE BIBLIOTHEQUE
EUROPEENNE
DU XXe SIECLE
En cet automne 1833, dans une Buenos Aires en proie à la guerre civile, Giovanni Graciani rédige une longue lettre à son frère, resté dans son Italie natale. Ses rencontres avec Don Carlos, plus connu sous le nom de Charles Darwin, l'ont fortement troublé.
Darwin professe une confiance absolue et dans la raison et dans sa foi chrétienne, sans se soucier des conséquences que cela peut avoir, aussi bien sur la science que sur l'Eglise, Giovanni, comme Darwin, croit au progrès, mais sans ressentir le besoin d'une puissance organisatrice supérieure ; c'est un homme écorché par le doute, un libertin doublé d'un libre-penseur. Il souffrira dans sa chair de cette condition de l'homme moderne.
Dans son troisième roman, Thorvald Steen, né en 1934 à Oslo, donne subtilement la parole à l'un de ces hommes qui n'ont guère voix au chapitre dans le grand concert de l'Histoire. Avec une vive ironie et un sens aigu de la formule, Don Carlos se pose en contrepoint au Voyage d'un naturaliste de Darwin.
Illustration : V. Carpaccio, Histoires de Sainte Ursule : arrivée des ambassadeurs anglais chez le roi de Bretagne (détail), Galerie de l'Académie, Venise.
EUROPEENNE
DU XXe SIECLE
En cet automne 1833, dans une Buenos Aires en proie à la guerre civile, Giovanni Graciani rédige une longue lettre à son frère, resté dans son Italie natale. Ses rencontres avec Don Carlos, plus connu sous le nom de Charles Darwin, l'ont fortement troublé.
Darwin professe une confiance absolue et dans la raison et dans sa foi chrétienne, sans se soucier des conséquences que cela peut avoir, aussi bien sur la science que sur l'Eglise, Giovanni, comme Darwin, croit au progrès, mais sans ressentir le besoin d'une puissance organisatrice supérieure ; c'est un homme écorché par le doute, un libertin doublé d'un libre-penseur. Il souffrira dans sa chair de cette condition de l'homme moderne.
Dans son troisième roman, Thorvald Steen, né en 1934 à Oslo, donne subtilement la parole à l'un de ces hommes qui n'ont guère voix au chapitre dans le grand concert de l'Histoire. Avec une vive ironie et un sens aigu de la formule, Don Carlos se pose en contrepoint au Voyage d'un naturaliste de Darwin.
Illustration : V. Carpaccio, Histoires de Sainte Ursule : arrivée des ambassadeurs anglais chez le roi de Bretagne (détail), Galerie de l'Académie, Venise.