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Correspondance 1908 - 1938

Sigmund Freud

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Ludwig Binswanger (1881- 1966) est l'une des figures les plus attachantes de la psychiatrie et de la philosophie. Assistant de Bleuler, il passe sa thèse sous la direction de Jung et dirigera, comme son grand-père, son père, puis son fils, le sanatorium Bellevue de Kreuzlinger, auquel Freud adressait ses patients.
Quand Ludwig Binswanger rend visite à Freud pour la première fois, en mars 1907, il a vingt-six ans, Freud cinquante et un. Cette rencontre, détendue et rapidement familière, donnera naissance à une correspondance de près de trente années, d'une intensité émotionnelle constante, quelle que soit la fréquence de leurs échanges. Freud accompagne le cheminement intellectuel du jeune Binswanger avec un intérêt tout paternel, une tolérance pleine de respect, et parfois aussi un scepticisme et une critique aimable. Il apprécie l'érudition, le tact et la fidélité de Binswanger.
Sans doute espérait-il que celui-ci introduise la psychanalyse à l'Université et dans la psychiatrie traditionnelle. Il sera déçu. Binswanger ne s'engagera jamais directement dans le mouvement psychanalytique. Peu à peu, il s'ouvre à la philosophie de Husserl, Dilthey et Heidegger, et essaie de donner une base philosophique à la psychanalyse. Il crée une psychiatrie inspirée de la phénoménologie, la "Daseinanalyse". A la phénoménologie comme "science de l'esprit", Freud lui oppose la psychanalyse comme science des pulsions.
L'enjeu est de taille, mais il n'est qu'un aspect de cette correspondance. Contrairement à la relation qui se terminera de manière si tragique entre Freud et Jung, l'amitié de Freud et Binswanger ne se démentira jamais. L'intimité de leurs échanges, leur proximité dans les événements tragiques, font de ce recueil un document bouleversant.

À la différence de tant d'autres, vous n'avez pas permis que votre développement intellectuel, qui vous a soustrait de plus en plus à mon influence, détruise aussi nos relations personnelles, et vous ne pouvez pas savoir le bien qu'une telle finesse procure à l'âme, écrivait Freud à Binswanger le 11 janvier 1929.