Alberto Diaz Gutierrez, plus connu sous le nom de Korda, naît à La Havane en 1928, la même année qu'Ernesto « Che » Guevara en Argentine. D'origine modeste, il commence sa carrière en faisant du porte à porte pour une entreprise de caisses enregistreuses, malgré une licence de journalisme. C'est en essayant de vendre une machine à un photographe qu'il découvre sa vocation. En 1956, il crée le studio « Korda ». Les plus belles femmes de La Havane posent pour lui. Dans les premiers jours de 1959, quand les « Barbudos » déboulent dans la capitale cubaine, il devient photographe au nouveau quotidien Revolución.
Une année plus tard, le 4 mars 1960, un cargo français, La Coubre, avec à son bord un chargement d'armes en provenance de Belgique, explose dans le port de la Havane. Le bilan est terrible : 75 morts et 200 blessés. Le lendemain, un meeting de protestation est organisé. A la tribune, brandissant un explosif, le Premier ministre Fidel Castro dénonce l'attentat et son auteur présumé, la CIA. « Au pied de la tribune, l'oeil vissé au viseur de mon vieux Leica, moi je mitraille Fidel et tous ceux qui l'entourent. Soudain, au bout de mon objectif de 90 mm surgit le Che. Il a une expression farouche. Par réflexe, j'ai appuyé deux fois sur le déclic : une prise verticale, une autre horizontale. Je n'ai pas eu le temps d'en faire une troisième, il était déjà reparti. J'ai continué à photographier l'assistance. Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir étaient là... »
La photo du Che n'est finalement pas publiée mais Korda en tire un agrandissement 30 x 40 et l'accroche dans son studio. Sept ans plus tard, en juin 1967, le monde entier se demande où est passé Guevara. Personne ne sait encore qu'il est en train d'allumer un foyer de guérilla en Bolivie. Un éditeur italien proche des dirigeants cubains, Giangiacomo Feltrinelli, est à la recherche d'une bonne photo du Che. « Je lui ai donné deux tirages. Dès que la mort du Che a été annoncée, Feltrinelli a sorti une affiche. » Publié à des millions d'exemplaires, le fameux poster est devenu l'image la plus diffusée sur la planète mais le photographe n'a pas touché un centime de droits d'auteur. Alberto Korda n'est pas amer, seulement fier que son nom soit associé à la légende du Che. Il vit toujours à Cuba et ses photos sont exposées dans le monde entier.
Une année plus tard, le 4 mars 1960, un cargo français, La Coubre, avec à son bord un chargement d'armes en provenance de Belgique, explose dans le port de la Havane. Le bilan est terrible : 75 morts et 200 blessés. Le lendemain, un meeting de protestation est organisé. A la tribune, brandissant un explosif, le Premier ministre Fidel Castro dénonce l'attentat et son auteur présumé, la CIA. « Au pied de la tribune, l'oeil vissé au viseur de mon vieux Leica, moi je mitraille Fidel et tous ceux qui l'entourent. Soudain, au bout de mon objectif de 90 mm surgit le Che. Il a une expression farouche. Par réflexe, j'ai appuyé deux fois sur le déclic : une prise verticale, une autre horizontale. Je n'ai pas eu le temps d'en faire une troisième, il était déjà reparti. J'ai continué à photographier l'assistance. Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir étaient là... »
La photo du Che n'est finalement pas publiée mais Korda en tire un agrandissement 30 x 40 et l'accroche dans son studio. Sept ans plus tard, en juin 1967, le monde entier se demande où est passé Guevara. Personne ne sait encore qu'il est en train d'allumer un foyer de guérilla en Bolivie. Un éditeur italien proche des dirigeants cubains, Giangiacomo Feltrinelli, est à la recherche d'une bonne photo du Che. « Je lui ai donné deux tirages. Dès que la mort du Che a été annoncée, Feltrinelli a sorti une affiche. » Publié à des millions d'exemplaires, le fameux poster est devenu l'image la plus diffusée sur la planète mais le photographe n'a pas touché un centime de droits d'auteur. Alberto Korda n'est pas amer, seulement fier que son nom soit associé à la légende du Che. Il vit toujours à Cuba et ses photos sont exposées dans le monde entier.