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Jean Anglade fête ses 100 ans ce 18 mars 2015

À l’ occasion du centenaire du doyen des lettres auvergnates, Jeannine Balland, son éditrice, et les éditions Calmann-Lévy reviennent sur le parcours d’un homme exceptionnel.

Le mot de son éditrice Jeannine Balland

100 ans ! Jean Anglade a cent ans et il ne pouvait pas me faire de plus beau cadeau que de me donner à publier un nouveau roman pour son centième anniversaire. Il y a trente ans, il me téléphonait pour me dire qu’il souhaitait me voir pour que nous travaillions ensemble : première rencontre dont je me souviens comme si c’était hier et début d’une amitié qui ne s’est jamais démentie. Depuis, j’ai publié une bonne trentaine d’ouvrages de cet homme attachant et étonnant, de haute culture, traducteur de Boccace et de Machiavel, mais toujours resté fidèle à ses racines paysannes et, bien sûr, auvergnates. J’ai eu ce privilège d’être sa première lectrice, de l’accompagner de succès en succès, tandis que ne cessait de s’élargir le cercle de ses fidèles, tombés sous le charme de sa plume ciselée et de son humour tendre.
Sa fidélité à mon égard est ma plus belle récompense d’éditrice. Il m’a déjà adressé son prochain roman et il me dit qu’il écrit toujours : des lignes qui le relient à la vie par le plaisir de l’écriture et qui sont la promesse qu’il veut continuer l’aventure…

Jeannine Balland


Jean Anglade est né le 18 mars 1915 dans un hameau près de Thiers dans le Puy-de-Dome. Il est le fils d’un ouvrier maçon et d’une servante.
En 1934, il reçoit son diplôme d’instituteur et enseigne le français. Il passe son agrégation d’italien en 1947 et devient professeur d’italien dans un lycée de Clermont-Ferrand.
Avec plus d’une centaine de livres à son actif, Jean Anglade est un auteur prolifique et qui touche à de nombreux domaines. Outre les romans qui ont fait son succès, il est également auteur de biographies, d’essais, de traductions de l’italien…
Son premier roman Le Chien du seigneur paraît aux éditions Plon en 1952. Dès lors, il ne cessera d’écrire, au rythme d’un roman tous les deux-trois ans puis un ouvrage par an. Des éditions Plon, il passera aux éditions Gallimard, Julliard, Robert Laffont, De Borée, Presses de la cité, Calmann-Lévy…
En 1969, il connaît un grand succès avec Une pomme oubliée, roman qui prend pour cadre son Auvergne natale. L’Auvergne sera alors présente en toile de fond de ses romans.

Une presse toujours unanime

« Drôle, tendre et grave à la fois, chacun de ses romans est une cure de jouvence, une extraordinaire leçon de vie. » La Montagne
« Le Pagnol auvergnat. Comme toutes les choses simples et vraies, il va droit au coeur de ses lecteurs. » Le Midi Libre
« Si l’Auvergne a été créée pour faire le bonheur de ses voisins, Jean Anglade aussi. » Le Dauphiné Libéré
« Jean Anglade trouve les mots justes. Sensible aux images où piose le patois, il ne peut séparer la sensualité de la terre de l’azur du ciel. » Lire
« Une sorte de tour d’Auvergne qui ravira ceux qui ont l’esprit d’enfance. Jean Anglade invita u voyage. Son Massif central est fabuleusement dépaysant. On rêve d’y passer des vacances. » Le Figaro Littéraire

Un nouveau roman

À l’occasion de ses 100 ans, Jean Anglade publie un nouveau roman Le Grand dérangement.

Extrait
« – Le chambon, expliquait l’instituteur, M. Clovis, est une terre noire. Regardez autour de vous, vous verrez que notre terre est noire. D’origine volcanique, faite de cendres fertiles. Les Russes, chez qui elle couvre d’immenses étendues, l’appellent tchernoziom.
M. Clovis n’en finissait point de répandre son savoir ; il laissait même croire qu’il connaissait
la langue russe. Ses élèves contemplaient la campagne environnante, ils voyaient une herbe maigre, des maisons grises aux volets blancs, des troupeaux de chèvres et de moutons, des bois qui grimpaient jusqu’au sommet du Lizieux, des paysans chaussés de sabots ».